Afin de soutenir le processus de stimulation des capacités de leadeurship de la jeunesse qui fait partie de l’Alliance globale de jeunes autochtones et de communautés locales des forêts tropicales, nous avons visité la région amazonienne d’Équateur au début de cette année où, presque un an après le début de la pandémie, l’influence des organisations autochtones est de plus en plus importante à cause de l’accélération de la crise climatique mondiale et du développement extractiviste.
Les nations amazoniennes mènent une lutte constante pour protéger ses territoires ancestraux, la biodiversité et leurs cultures. Elles forment un front commun de résistance contre l’industrie pétrolière, la déforestation illégale et l’expansion de l’élevage qui menacent les forêts de l’Amazonie, vitales pour l’équilibre climatique mondial. Dans ce contexte, la participation de jeunes dans les structures organisationnelles occupe une place prépondérante.
Au mois de janvier, une réunion a été organisée par la dirigeante de la jeunesse de la CONFENIAE, Verónica Inmunda. 20 jeunes de nationalités Andwa, Achuar, Kichwa, Naoqui, Nashie, Shuar, Tena, Quijos et Waorani ont participé cette réunion. Des sujets clés (tels que le besoin d’encouragement lors du transfert des savoirs ancestraux aux nouvelles générations et la promotion de techniciens autochtones pour accompagner les processus communautaires de défense) ont été abordés.
Plusieurs propositions ont été émises par les jeunes lors de cette réunion : une stratégie de gestion de bourses académiques, un plan de développement de la participation des jeunes dans les politiques organisationnelles et des approches pour améliorer la formation et renforcement des talents de communication.
Ateliers, échanges et culture
Grâce au groupe Lanceros Digitales (des jeunes communicateurs qui diffusent des informations concernant les réalités depuis leurs territoires), une journée de travail a été organisée. Parmi les activités de la journée, un atelier sur l’extractivisme minier et la pandémie a eu lieu, ainsi qu’un échange d’expériences sur la gestion des communautés autochtones face à l’urgence sanitaire du Covid-19, la sécurité communautaire et ses stratégies de résistance.
Dans le cadre des activités de l’atelier, Lanceros Digitales a aidé la communauté Kichwa de Ishkay Yaku à diffuser des informations sur la menace des projets miniers de l’entreprise Terra Earth Resources dans leur territoire.
L’agenda culturel de la visite inclut une activité de danse traditionnelle faite par des jeunes danseurs de la communauté de San Jacinto et la musique Jawar et Shuar.
La musique Jawar cherche à inspirer les jeunes-garçons et les jeunes-filles, pour qu’ils se sentent comme des tigres, forts et courageux pour défendre leurs territoires. La musique Shuar les encourage à continuer à défendre leurs territoires même si cela puisse impliquer une effusion de sang.
La danse traditionnelle est employée comme une méthode de récupération culturelle dans les communautés par le biais d’un projet initié durant la pandémie. La professeure Michel Tapuy a appris à donner des cours de danse en ville, et est ensuite retournée dans sa communauté pour partager sa connaissance et encourager la participation des jeunes dans la préservation culturelle.
La visite de 23 jours dans les communautés (où nous avons partagé et créé de nouveaux liens de participation) a été menée avec la coordination de la Confederación de Nacionalidades Indígenas de la Amazonía Ecuatoriana (CONFENIAE) et de la Coordinadora de las Organizaciones Indígenas de la Cuenca Amazónica (COICA).
Tisseur de Liens est une initiative de The Invisible Thread (TINTA) qui promeut l’échange entre des organisations autochtones et sociales dédiées à la gestion et protection des forêts de l’Amérique centrale, l’Amazonie et l’Indonésie.