Talamanca, Costa Rica – Des dirigeantes autochtones de Méso-Amérique, du bassin amazonien et du Brésil se sont réunies pour discuter des effets de la crise climatique sur leurs territoires et pour réclamer des espaces dans les plateformes internationales de prise de décision sur le changement climatique.
Les accords des femmes dirigeantes prennent en considération les impacts du changement climatique du point de vue de leur position de protectrices de la vie, de la biodiversité, des forêts et de l’eau; ainsi que les immenses contributions qu’elles apportent à l’atténuation et à l’adaptation aux niveaux local, régional, national et mondial.
Les femmes autochtones et territoriales, en tant que responsables de la culture, de la plantation et en tant que pourvoyeuses de nourriture et d’eau dans nos communautés, sont les premières à être touchées par les impacts des activités extractivistes, les catastrophes naturelles et tous les déséquilibres environnementaux causés par le changement climatique, qui ont un impact sur nos ressources naturelles, nos moyens de subsistance et nos corps
Accords de la réunion des femmes de l’Alliance globale des communautés territoriales.
La réunion a été organisée dans le but de construire, collectivement et horizontalement, un espace mondial de plaidoyer international des femmes des communautés autochtones et territoriales.
«La réunion des femmes leaders des différentes organisations de l’Alliance Globale est importante parce que nous devons unifier nos voix, parce que nous devons avoir un agenda commun pour maintenir une participation qualifiée dans les espaces de prise de décision concernant nos forêts, nos territoires et nos vies» – Fany Kuiru, du peuple Uitoto de l’Amazonie colombienne, avocate avec un maîtrise en études politiques et internationales
Participation et plaidoyer politique
Pour créer un front réel et permanent face à la crise climatique, la vision des femmes leaders territoriales doit être prise en compte dans la prise de décision aux niveaux local, national et mondial.
«Quand il y a ce changement climatique drastique, actuellement dans ce cycle, cela nous touche directement, nous les femmes, parce que nous sommes agricultrices, nous sommes celles qui prennons soin de la terre, de l’eau, des rivières, des montagnes, des animaux. Il est important que les femmes autochtones soient présentes dans les organisations, au niveau politique, où nous pouvons exercer une influence. Il est important d’occuper ces positions de plaidoyer dans les organisations, car il doit y avoir un espace pour les femmes, pour notre voix et notre vocation au niveau national, local et international.
«Quand il y a ce changement climatique drastique, actuellement dans ce cycle, cela nous touche directement, nous les femmes, parce que nous sommes agricultrices, nous sommes celles qui prennons soin de la terre, de l’eau, des rivières, des montagnes, des animaux. Il est important que les femmes autochtones soient présentes dans les organisations, au niveau politique, où nous pouvons exercer une influence. Il est important d’occuper ces positions de plaidoyer dans les organisations, car il doit y avoir un espace pour les femmes, pour notre voix et notre vocation au niveau national, local et international. La voix des femmes est importante parce que nous sommes les premières à travailler sur nos territoires» – Nemo Andy Guiquita, du peuple Waorani et responsable des domaines «Femmes et santé» de la Confédération des Nationalités Indigènes de l’Amazonie Équatorienne (CONFENIAE).
Accès aux fonds climatiques
Le renforcement des initiatives menées par les femmes des communautés est une solution qui a un impact réel sur la protection des forêts, la sécurité alimentaire, l’adaptation au changement climatique et son atténuation.
«Nous, les femmes, sommes des tisseuses de savoirs, nous jouons un rôle très important au sein de la communauté, comme la conservation de notre langue maternelle, la médecine traditionnelle, la protection de la forêt, l’alimentation, l’éducation des enfants et nous savons aussi gérer l’économie. Il est important que les financements parviennent aux organisations dirigées par des femmes, car nous devons réaliser des projets qui puissent bénéficier à beaucoup plus de femmes» – Cándida Dereck, déléguée de la Coordination des Femmes Leaders Territoriales (CMLT)
Dans les conclusions de la réunion de planification, les femmes leaders appellent à l’action pour que les fonds mondiaux pour le climat allouent des ressources directement aux initiatives territoriales.
Nous demandons que les fonds soient canalisés pour garantir la souveraineté alimentaire et l’autonomie économique des femmes autochtones et territoriales, par le biais du renforcement des entreprises économiques basées sur les principes de la bioéconomie, dans le respect de nos visions du monde et de notre gestion traditionnelle des ressources naturelles. Sans autonomie économique, nous ne pouvons ni exercer nos droits, ni maintenir notre rôle de gardiennes et de restauratrices des forêts et des terres
Accords de la réunion de femmes de l’Alliance Globale de Communautés Territoriales
Réunies du 26 au 28 mars sur le territoire des peuples Bribri et Cabécar à Talamanca, au Costa Rica, les femmes leaders ont discuté de leur rôle primordial dans la conservation. Parmi les demandes convenues lors de la réunion figurent la nécessité d’un accès à l’information et l’indemnisation des pertes et dommages causés par les effets du changement climatique.
La réunion a rassemblé des représentantes de la Coordination Méso-américaine des Femmes Leaders Territoriales (CMLT), de l’Articulation des Femmes Indigènes Guerrières de l’Ancestralité brésilienne (ANMIGA) et des représentantes de la Coordination des Organisations Indigènes du Bassin Amazonien (COICA), de l’Alliance Méso-américaine des peuples et des forêts (AMPB) et de l’Articulation des Peuples Indigènes du Brésil (APIB).
Les espaces de construction commune développés par l’Alliance Globale des Communautés Territoriales comprennent l’élaboration d’un programme pour les leaders forestiers autochtones et communautaires, restaurateurs de la terre et protecteurs de la culture ancestrale.
Cette réunion a été facilitée par The Invisible Thread (TINTA) pour l’ Alliance Globale des Communautés Territoriales (AGCT) une coalition de communautés autochtones et locales du bassin de l’Amazone, de Méso-Amérique, du Brésil, d’Indonésie et d’Afrique centrale, qui protègent ensemble plus de 958 millions d’hectares de forêts tropicales.